En fin, Genève

Le rythme du voyage prend une allure de fin de chanson, un dernier break pour l'outro.

Quelques efforts pour garder l'oeil neuf sur les choses, les gens, se cramponner à toute envie de sourire ; les souvenirs, les visages heureux qu'on refait défiler, les mots tendres qu'on laisse résonner.

L'errance est la chance de toujours apprendre et rendre. Un regard passionné sur l'instant, quand chaque détail compte, quand la vie est un enjeu palpitant - la mort oubliée. Une vie où l'on ne saurait mentir, où un compagnon est un frère et une inspiration, une malédiction, une guérison, un pardon.

La France se borde à la cime des pins qui dentellent l'horizon fondu au lac, tandis que Genève, pimpante, va sortir. Je vais me coucher. Je pense au retour. Je pense au départ. Je fais les comptes, 33, 33, 33...

Combien de fois me suis-je surpris ? du temps qui passe, des émotions qui crient gare, des opportuns qui jouent les réveils matin un jour de fare niente, ceux que l'on attend, qu'on a failli oublier, d'une suffisance de soi que l'on voudrait renouveler et toujours être bon.

En route,