« Noël, ca sert à ça »

« Faire plaisir à des gens qu'on n'aime... » plus !
Gyraf

Croire au Père Noël, c'est une opportunité de l'enfance d'habiller ses rêves d'un délicat tableau rouge et blanc, suspendu par un joli clou doré aux cloisons de nos petits esprits naissants et bientôt reconnaissants de tant de bonheur, à l'heure des cadeaux. Si l'on a été sage.
Quand les mains froides de la désillusion auront décroché cette image d'Épinal qui sert tant et si bien le sentiment d'appartenance à une culture catho et patho, elles laisseront sur le mur un petit clou nu comme un ver. Même doré, on ne laisse pas les clous sur les murs. Ainsi on l'ôtera, au plus tôt. Mais on ne fera pas disparaître le trou du mur.
Et c'est par ce petit trou que je vais regarder.
Et c'est par ce petit trou que l'on peut regarder si l'on ne s'est pas empressé de remplacer le petit tableau par un autre, un plus grand, toujours rouge ; mais rouge sang.
La cène est belle, glorieuse et dramatique ; dans la mort.

C'est admirable la puissance de l'auto-persuasion ou comment se faire oublier qu'on avait besoin de cacher un clou, qu'on n'ose pas laisser disparaître, en souvenir d'une enfance dorée.
Quel amusant destin va nous faire connaître cette virgule brillante, telle une étoile dans la nuit, pour ne pas disparaître... si jamais on avait pu effacer le trou du mur d'un coup de gomme. Tout simplement.
Cet ergot solitaire offre l'appui idéal à toute nouvelle pensée naissante qui se ferait l'écho d'une conception (trop enfantine pour durer) d'un bien et d'un mal s'affrontant entre friandises et fessées d'un Nicolas ou d'un Fouettard.

Le bien, le mal, d'accord. Mais que faire des passions, pulsions, frustrations, envies, jalousies, paresses, angoisses, peurs, avarices, caractères, penchants, oublis, humeurs, colères, raisons, devoirs quand vient l'âge de les nommer ? La liste est longue, n'est-ce pas ? Alors normal qu'il faille du temps pour l'apprendre.
Tout a du sens, ça rassure les blessures de l'enfance qui a bien reçu ce qu'elle méritait.
Si les bons comptes ne donnent ni preuve ni neuf, justice sera rendue par les mains de l'adulte aux pleins pouvoirs. Et ça aussi ça fait toujours du bien - d'y croire. Pour ce qui est de le voir : on aura vite fait le temps de délaisser ce souhait qui ne saurait être assouvi, pour d'autres, plus immédiats, plus utiles, surtout en fin de mois.
Oublier. Le pourquoi du comment. Le "qui a commencé" du "chacun son tour". Car pour porter tout ça à bout de bras, avec le reste (je t'en parle même pas), il est plus léger d'oublier où sont rangés les marteaux, les pinces et cette satanée boîte à clous.

L'aube longue respectée de ma grand-mère était verte. Celle qui me fut donné d'admirer est rouge. C'est certainement un effet de mode. En tout cas, ça passe, et les années avec. Mais que reste-t-il de cette sensation éternelle de joie jubilatoire et trépignante de Noël, à l'être en mal de devenir l'adulte qui s'espère ?
Un désir indélébile - que l'on dit, que l'on entend, que l'on sait à jamais perdu - de revivre cette première fois, comme son premier shoot d'héro. Une addiction. Un trou dans un mur.
Noël, ça sert à ça. Faire plaisir à des gens qu'on ne sait plus aimer si l'on croit les contenter d'un sourire très immédiat, acheté aux galeries en coup de vent, échangeable sur preuve d'achat.
Le miroir aux alouettes ne les fait plus chanter.
Le petit Jésus ne fait plus se repentir.
Plus rien à célébrer. Plus rien à imaginer. C'est du tout cuit mais avec une petite odeur de daube, normal, ça fait un bail que ça mijote.
Alors comment rendre confortable une chaise à trois pieds, dont on voudrait en substituer au moins un ? Juste un. Croyance, créance… abstinence. C'est juste pour la rime. Mais ce n'est pas pour la frime.

Le bien, le mal avaient un air bien magistral, tout enluminé qu'ils étaient sur leur croix. Mais point de salut pour les adorateurs du Saint-Nicoca-cola. Leur petit Jésus, au-dessus du lit n'a plus que la croix. On a oublié de le faire descendre et de ressusciter. Quel dommage.
Pour sauver son âme, on ne peut guère se satisfaire de la pratique d'un coran alternatif, avec chorba pour tous à volonté, qui n'altère pas la soif d'avoir, autant qu'un soda ne désaltère. Quel dommage.

Si je ne puis oublier, pourrais-je emmurer mes croyances et leur devenir, qui effraient et apeurent, tel un inconnu du bout de la rue ? Je m'en foutrai de sa couleur à lui, promis : vert, rouge, jaune, blanc, noir ou café-au-lait ou même transparent. La peur s'habille d'un rien de nos jours, surtout la nuit, entre chienne et loup, quand toutes les chattes sont gris-souris et que ne se discernent ni le bon grain ni l'ivresse.
Sans discernement, j'amalgame et je me mens. Et j'aime ça. Vraiment.
Un petit plus de mauvaise foi, s'il vous plait, à votre don du coeur, m'sieurs-dames, et du sang.

Frais et dispo, comme l'adulte qui grossit (faut bien manger) qui se laisserait pas crever à se manifester, alors qu'il y a tellement de gens qui crève, justement. Là. Dehors. Et ça dure depuis toujours.
Travaille ou famine, papi.
Ou bien tu auras à faire à toi-même (si tu vas jusque là).
Le papi européen a bien oublié le pourquoi du "Commence !". Même ses chansons il ne les reconnais plus. Il y a bien un air mais il n'y a plus la musique. Les petits chevaux qui défilaient sur l'avenue Daumesnil ne servent plus qu'à faire chier des prunes.
Pour toujours savoir qui il est - maintenant qu'il a perdu le fil, enfin, depuis qu'il n'a plus de taf, ou plus besoin de taffer, disons - il n'y a bien plus que la cloche la plus haute pour lui rappeler où il est : à l'ouest de ses croyances mais les deux pieds dans le plat du gâteau que se préparent à becter ses bourreaux à lui. Créés par lui, pour lui, à son image, à son indice d'audience, à sa valeur. À son âge, il n'a pas envie d'être stigmatisé, sur une croix, avec des clous. Vous comprenez ?

Vous avez signé le papire ? Eh bien, c'était pour des prunes. Mettez vos voix dans la petite boîte. Elles feront moins de bruit. Vous verrez. Vous dormirez mieux la nuit. Vous verrez. Vous me remercierez.

Les identités sont remarquées, puis meurtries. Alors on ne pense pas, on prie. On prie pour comprendre. Plus pour être compris. Bleu, je sais ce que c'est. Mais plus royaliste que la reine ?
L'égalitarisme volontaire a fait partir le bébé Jésus avec l'eau du bain. Heureusement qu'on la recycle. Il y tenait à son bout de pain. Les miettes qui restent se vendent à pris d'or. Forcément.

Noël emmène, entraîne, au gré d'un vent de folie. Le père. Le fils. La dinde. Amène. Elle n'a plus le même goût. Pas étonnant qu'on se tire la gueule autour du reflet de la nativité. Il y a tant à oublier. Même la dinde s'y met. L'enfant-roi, de mon âge d'or, brave la douleur mais pas la mort. Et tolérer, c'est déjà inciter, alors...

Lettre ouverte

LETTRE OUVERTE à L214 - stopgavage.com

<< Bonjour,
je viens de voir votre vidéo.
Je suis né en ville - Paris - mais j'ai souvent mis les bottes pour visiter la Normandie.

Je suis désolé de vous dire clairement et simplement que je trouve votre combat hors sujet.
Votre ennemi (et le mien) c'est l'industrialisation des méthodes artisanales :
c'est mauvais pour les animaux
c'est mauvais pour les humains qui travaillent
c'est mauvais pour les humains qui les mangent.

Se battre contre le mauvais ennemi c'est déjà perdre du temps et, malgré soi, une sorte de désinformation puisqu'on dévie le débat et donc le combat.

En Normandie, les pieds humides, j'ai assisté au gavage d'oies. Elles se dirigent vers la fermière à son approche.
Elle les gave une à une, entre ses genoux, et les oies se pressent pour prendre leur ration (contrairement au constat juste que vous faites en visitant les batteries).
A l'âge adulte, l'oie est assommée, saignée et préparée à la main, mangée, sauf les plumes, les pattes et viscères vont aux chiens.

Comme on l'entend dans le film "Yvette, bon Dieu" les camions-poubelles ne s'arrêtent pas à la ferme où TOUT est RECYCLÉ.

Pour certains, 'tuer' est sacré.
Humains ou animaux, la mise à mort est une sentence qui ne doit, ne peut répondre d'un acte, d'un geste banalisé dans une activité professionnelle et commerciale.

Sur le même propos,
un autre exemple dont le lien n'est pas évident au premier abord mais tout aussi grave.
Dans le combat contre le racisme, le vrai ennemi mondial est la XÉNOPHOBIE.

Pour la combattre,
il faut savoir ce que le mot veut dire,
savoir quel est son ennemi.

Pour vouloir la combattre,
il suffit de regarder autour de soi
comment nous sommes montés les uns contre les autres (pas besoin de vidéo) par des gens ... comme vous, en fait ...

Parce que si je vous écoute je hais : les industriels, les agriculteurs qui cautionnent, les salariés qui acceptent de faire ce boulot de gavage ou d'abattage et tous ces moutons abrutis qui achèteront du foie gras parce que c'est Noël.
Tout ces 'gens' dont je ne sais rien.

Ah, si je sais ce que je sais, je sais ce que vous venez de me montrer de 'ces gens-là'.

Je pense que vous faites du mal à l'espoir de nous unir contre toutes ces décisions, ces divisions, qui font le monde à l'image d'un organe de contrôle INHUMAIN.

Comprenez-vous mon point de vue ?
Voudrez-vous me répondre ?

Quand on sait enfin qui l'on est,
et que l'on s'en sent conforté,
rassuré,
enfin reposé,
quelle est l'heure de la remise en question ?

Merci et belle journée à qui lira. >>

La vie

L'expérience ne vaut rien
La sagesse n'existe pas

C'est en comptant le nombre de conneries
qu'on peut répéter dans une vie
que l'on comprend la vérité de cette maxime

à force de contempler son nombril au coeur de l'action
on néglige de regarder l'eau qui coule
qui use la pierre qui roule (sans se trémousser)

tant et si bien que l'insupportable devient humain
et que l'humain devient insupportable
pour cette Terre à l'amour inconditionnel, inconditionné, non commissionné

   vous avez vu et revu pour toujours Fantasia ?